Interview de Philippe Peythieu voix française de Homer Simpson.
"Auriez-vous pensé vous embarquer pour 20 ans de compagnonnage avec la famille Simpson? Pas une seconde! Franchement en 1989 en pleine époque des dessins animés avec des petites biches et des musiques gentilles, les Simpsons détonnaient complètement avec leur peau jaune et ce dessin ni fait ni à faire. Je me suis dit que ça allait tenir une saison."
"Pourtant, ils durent…Le cœur du public est constitué de trentenaires, mais la grande force des Simpsons est de capter aussi tous les autres. Les enfants, par exemple, sont ravis par les gags et très attachés aux voix. Les Simpsons, c’est fin et féru, avec des références parfois super intellos, surtout cinématographiques, mais on peut les lire à plusieurs niveaux. Notamment parce que cela reste l’histoire d’une famille, avec les rapports entre les parents, les parents et les enfants, l’école, des situations ordinaires transformées en extraordinaires. La série perdure aussi grâce à sa faculté à suivre l’évolution de la société. Homer découvre Internet, Marge s’émancipe et veut se faire refaire les seins. Ils sont en prise sur l’actualité, n’ont pas peur de parler politique, de Bush, d’Obama, de Sarkozy!"
"Comment avez vous mis au point Homer?Au début je ramais, et je m’ennuyais un peu avec lui, j’avoue. Je lui avais fait une voix trop dans la mâchoire, cela rendait le personnage sérieux, raisonneux. Au fond, je l’avais presque rendu intelligent… Petit à petit, j’ai rajouté des aigus et cela lui a donné un côté plus enfant, plus attachant… plus drôle! Véronique, elle, a calé celle de Marge très vite, d’autant que dans la version originale, Marge a déjà cette voix de gorge. Une performance assez éprouvante. Véronique s’en est rendue aphone plusieurs fois."
"Est-ce qu’ont peut dire qu’Homer et Marge ont changé votre vie?Les interpréter et une superbe carte de visite. Surtout pour la publicité car le monde de la pub est plein de trentenaires, fans de la séries."
"Parlez- nous de «Ouh Pinaise!»Dans la version américaine, c’est «Oh my god». Mais cela n’avait pas de sens de dire «Oh mon dieu». D’abord parce que, contrairement aux Américains, les Français ne disent pas «Oh mon Dieu» toutes les deux phrases, ensuite parce que la notion de métaphysique ou de transcendance est franchement étrangère à Homer."